SpiritOfBengalWild's

SpiritOfBengalWild's

Bengal

La Giardiose en élevage

La Giardiose chez le Chat : Une réalité sous-estimée

La giardiose est une maladie parasitaire courante mais souvent mal comprise dans le milieu félin. Elle est causée par Giardia duodenalis, un protozoaire intestinal qui peut être présent chez les chats sans nécessairement provoquer de symptômes visibles. Pourtant, il est essentiel de comprendre que ce parasite est beaucoup plus répandu qu’on ne le pense et que certains éleveurs affichant des résultats "négatifs" aux tests PCR ne font que masquer une réalité inévitable.

Giardia : un parasite endémique chez le chat

Tout comme les coronavirus félins, Giardia est omniprésente dans les populations félines, en particulier dans les collectivités (élevages, refuges, chatteries). Prétendre qu’un élevage est totalement exempt de Giardia est une illusion.

  • De nombreux chats sont porteurs asymptomatiques, ce qui signifie qu’ils excrètent le parasite sans présenter de signes cliniques.
  • Les tests PCR peuvent donner des résultats faussement négatifs si l’échantillon ne contient pas de kystes au moment du prélèvement.
  • L’immunité individuelle joue un rôle crucial : un chat en bonne santé et bien équilibré peut cohabiter avec Giardia sans développer de symptômes.
L’intérêt du test PCR : un outil de lecture plutôt qu’une garantie absolue

Un test PCR négatif ne signifie pas forcément une absence totale de Giardia, mais il indique une charge parasitaire basse, ce qui est un facteur positif pour la santé intestinale du chat. 
  • Il est un outil de suivi utile, permettant de vérifier si la gestion sanitaire et les protocoles en place maintiennent la charge parasitaire sous contrôle.
  • Un chat testé négatif aujourd’hui peut être positif dans quelques semaines, ce qui montre l’importance d’un suivi régulier et d’une approche globale de la santé digestive.
  • Il faut donc utiliser ces tests non pas comme une preuve d’absence totale du parasite, mais comme un indicateur du niveau de charge parasitaire dans un élevage ou un foyer.
Les vrais risques de la giardiose

Si tous les chats ne développent pas de symptômes, certains peuvent être plus sensibles :
  • Diarrhées chroniques, parfois intermittentes.
  • Selles molles, glaireuses, malodorantes.
  • Retard de croissance chez les chatons fortement infestés.
  • Inflammation intestinale persistante, pouvant affaiblir l’animal sur le long terme.
Le stress, un changement d’environnement ou une immunité affaiblie peuvent favoriser l’apparition des symptômes chez un chat porteur latent.

Comment gérer la giardiose efficacement ?

Puisqu’éliminer totalement Giardia est utopique, la meilleure stratégie reste de limiter la charge parasitaire et de renforcer le système immunitaire des chats.

Hygiène rigoureuse :
  • Nettoyage fréquent des litières avec des produits adaptés (eau de javel, vapeur à haute température, ammonium quaternaire, Lampe UV-c et ozone ).
  • Lavage des gamelles et des surfaces en contact avec les chats.
  • Éviter la contamination croisée (désinfection des mains, éviter de mélanger les litières de plusieurs groupes de chats).
Soutien du système digestif :
  • Donner des probiotiques et prébiotiques pour restaurer la flore intestinale.
  • Alimentation adaptée, riche en protéines digestibles.
  • Utilisation de traitements naturels en complément (argile, charbon actif, extraits de plantes).
Protocole de déparasitage raisonné :
  • Alterner les molécules (Fenbendazole, Metronidazole) en fonction des besoins.
  • Tester et traiter uniquement les chats symptomatiques pour éviter la pression de sélection des parasites.
  • Éviter les traitements répétés qui affaiblissent la flore intestinale et favorisent les récidives.
Conclusion : Une approche réaliste et transparente

Plutôt que de promettre l’impossible avec des tests négatifs qui ne reflètent qu’un instant donné, il est plus intelligent d’adopter une approche pragmatique et préventive.

La clé est de maintenir un équilibre digestif optimal, de gérer la charge parasitaire sans sombrer dans l’obsession du "zéro parasite", et de privilégier un suivi naturopathique pour renforcer naturellement la résistance des chats.
Le test PCR a toute son importance comme outil de lecture permettant d’évaluer la charge parasitaire et d’ajuster les protocoles en conséquence. 

La giardiose ne doit pas être diabolisée, mais elle ne doit pas non plus être ignorée. Une gestion intelligente et transparente est la seule véritable solution.